En 2017 les mots "Lignes de fuite" correspondaient bien à ma recherche et la production qui depuis en découle, sans l'enfermer dans une définition trop stricte.
Un tableau est à lui seul bien sûr une ligne de fuite et ma sensibilité d’architecte s’accorde bien avec les lignes, quelles qu’elles soient:…droites ou souples, géométriques, en relief ou en creux, les lignes sont incluses dans les matériaux que j'utilise (les contours des feuilles de papier que je découpe) et que j'assemble en structurant l'espace plan par plan.
...Bien qu'enracinés dans le réel, mes tableaux ne sont ni figuratifs, ni abstraits. Ils ont souvent plus de rapport avec la part de mystère qui se dégage du monde qu’avec la réalité concrète.
Pourtant, même si mes sources d’inspirations sont toujours les mêmes aujourd'hui (une couleur, une lumière, un mouvement dans l’espace, l’envie de parcourir de grands paysages suffisent à donner l'impulsion créative...), en 2020 tout prend un sens nouveau.
Un besoin d’allègement aussi impérieux que celui de respirer, d’être libre et de sortir du cadre, m'ont amenée à me renouveler et à découvrir un nouveau matériau (bien ancré dans le réel et plein de sens!) : le papier journal, l'actualité quotidienne.
La presse, les journaux, les titres m'offrent de nouvelles pistes à explorer... Miroirs implacables du réel, matériaux bruts inépuisables: les papiers de presse permettent de glisser doucement de la réalité à l'humour, de l'actualité sans fard à la poésie voire au mystère, du temps présent à celui de la narration, et offrent l'occasion -pour qui cherche à se distancier d'une réalité trop dure - d'une véritable "Ligne de fuite" !.